Velouté potimarron, noisettes, beurre de sauge

Je ne sais pas chez vous, mais par chez moi, le temps est plutôt humide cette semaine. Pas franchement moche, mais grincheux. Oui, c’est ça, voilà, le temps est grincheux. Pas de pluie mais pas non plus de soleil. Pas franchement froid, mais on sent bien qu’on est encore en hiver.

Alors, je ne vais pas me plaindre. Je reviens d’une semaine chez mes parents, dans le Pas-de-Calais, et il a plu pendant toute la semaine. Et encore, ils ont de la chance, eux, ils ne sont pas inondés.

Non, ici, il fait froid à cause du vent et de l’humidité qui nous rentre dans les os. Et dans ce cas-là, je ne connais qu’un seul remède, un grand bol de soupe.

La recette que je vous propose aujourd’hui est sacrément gourmande. Du potimarron bien réconfortant, des noisettes, totalement de saison, et la sauge survivante du jardin. La soupe en elle-même est délicieuse, mais agrémentez-la d’un topping de sauge croustillante et de beurre fondu, et là, on passe au niveau supérieur. C’est juste … divin…

Velouté potimarron, noisettes et beurre de sauge

Céline
C4 B4 Z- E-
180124
Temps de préparation 10 minutes
Temps de cuisson 35 minutes
Temps total 45 minutes
Type de plat Soupe
Cuisine Française
Portions 6 personnes
Calories 226 kcal

Equipment

  • 1 Thermomix, 1 bon blender ou 1 mixeur plongeant
  • 2 plaques à cuisson

Ingrédients
  

  • 1400 g de potimarron épépiné et coupé en morceaux
  • 2 cuillères à soupe d'huile d'olive
  • 50 g de noisettes (idéalement toastées) (plus un peu pour la déco)
  • 20 feuilles de sauge (ou 40 si elles sont petites comme les miennes)
  • 2 grosses cuillères à soupe de crème fraîche épaisse
  • 1 pincée de piment
  • sel et poivre
  • 50 g de beurre demi-sel

Instructions
 

  • Préchauffer le four à 200°C.
  • Déposer sur deux plaques à cuisson les dés de potimarron, et les arroser de l'huile d'olive et d'un peu de sel.
  • Enfourner pour environ 30 minutes. Si vos noisettes ne sont pas toastées, les enfourner pour les 7 dernières minutes.
  • Dans le bol du TMX, déposer le potimarron, les noisettes, la moitié des feuilles de sauge et couvrir d'eau bouillante, 2cm au dessus des ingrédients.
  • Mixer progressivement jusqu'à la vitesse 10 pendant 45 secondes. Puis ajuster la quantité d'eau selon la texture désirée (moi je n'aime pas les soupes trop épaisses), la crème fraîche, et rectifier l'assaisonnement sel et poivre, puis mixer de nouveau.
  • Dans une poêle, faire fondre le beurre, puis ajouter les feuilles de sauge et les laisser frire quelques minutes. Avant de servir, parsemer chaque bol de sauge croustillante, des noisettes réservées et de beurre de sauge.
Keyword de saison, gourmand

Certaines courges de mon jardin, que je conserve au grenier, commencent à s’abîmer. Il faut donc vite les utiliser. Voici quelques idées de recettes pour potimarron ou butternut:

Soupe potimarron tomates

Gâteau courge-orange, glaçage mascarpone

Tarte rustique butternut et oignons caramélisés

Soupe de courge butternut épicée

Velouté de butternut, orange et cacao

« The artful baker » de Cenk Sönmezsoy

Je vous présente aujourd’hui un de mes livres préférés. OK, ce n’est pas un petit nouveau dans ma bibliothèque, mais il est tellement beau que je me devais de vous le faire connaître. L’auteur, Cenk Sönmezsoy, n’est pas très connu en France, et c’est bien dommage.

Alors, qui est-il, Cenk? Tout d’abord, ça se prononce comment son nom? Pas facile, hein? Amazon m’a bien aidé à ce sujet. C’est « jenk sun-mass-soy ». Il est blogueur, auteur, photographe et styliste culinaire à Istambul, sa ville natale.

Peu attiré par la cuisine étant enfant, à part pour dévorer les plats familiaux, il se met à cuisiner vers 18 ans quand il quitte sa famille pour étudier. En quelques années, il maîtrise les recettes familiales et régale ses colocataires à San Francisco. Puis, de retour à Istambul, il essaie de reproduire les plats américains qui lui manquaient le plus. Et en mars 2006, il crée son blog « café fernando« . 1 an plus tard, son blog est remarqué par Dorie Greenspan, et l’aventure commence. Réceptions, articles, et enfin le livre. Un livre qu’il a mis presque 5 ans à écrire.

LE LIVRE:

The artful baker est sorti en langue anglaise en 2017 aux éditions Abrams. C’est la traduction du livre original « Cafe fernando » sorti en langue turque en juin 2014 (en 2023, ils en sont à la 17ème réédition). Cenk en est l’auteur, le photographe, le designer et le styliste. Il a été élu « meilleur livre du monde » dans la catégorie livres de cuisine issus d’un blog en 2015 et une de ses recettes (présentée dans le livre) « Meilleure recette originale de pâtisserie et de desserts ».

On commence par le sommaire et une magnifique première photo. Le croissant est tout simplement irrésistible. On en sent tout le croustillant et le fondant.

Ensuite une grande introduction qui retrace le parcours de Cenk depuis son enfance « indolente », jusqu’à l’après-publication du livre original en 2014, en passant par la création de son blog. Quelques recommandations encore, puis on passe aux recettes.

Les recettes:

Les recettes sont classées en 9 catégories: cookies, brownies, cakes et cheesecakes, les tartes salées et sucrées, pains et viennoiseries, glaces, bonbons et boissons, confitures et gelées et recettes basiques.

On trouve un index des recettes au début de chaque chapitre.

Chaque recette est présentée sur deux pages généralement et possède sa propre introduction, souvent assez longue. Cenk nous retrace l’histoire de sa recette, comment il en est arrivé à la créer ou encore les modifications qu’il y a amené. Chaque recette est également illustrée d’une ou deux photos.

Certaines ont même toute une galerie de photos pour montrer le pas à pas, la consistance voulue au fur et à mesure de la recette.

De temps en temps, un aparté nous donne des précisions sur un sujet particulier: la vanille, les macarons ou encore le chocolat.

On finit par quelques pages consacrées aux ingrédients, aux mesures et conversions. La section équipement est très bien faite, avec beaucoup d’infos et des photos de ses moules et autres. Je lui en envie certains.

La section « sourcing » nous donne de bonnes adresses, hélas, majoritairement aux USA, mais bon, certaines livrent à l’étranger aussi.

Puis, on finit par les remerciements, l’index détaillé des recettes et une courte biographie de l’auteur.

MON AVIS:

J’ADORE ce livre. Je ne vous l’avais pas encore dit?

Merci Cenk de l’avoir écrit. Entre parenthèses, j’espère qu’il en écrit un autre en ce moment. Ben oui, ça fait 10 ans que le premier est paru, ce serait bien d’en sortir un deuxième, non? Il y a des auteurs qui sortent 1 livre par an, je ne lui demande pas une telle prolixité mais bon, 10 ans Cenk!

J’adore avoir le choix entre des recettes simples et d’autres plus complexes. Entre des classiques revisités et des créations spéciales (celle pour le lancement du magazine de Dolce & Gabbana est superbe). J’aime qu’il n’y ait pas trop de glaçage à la crème sur les gâteaux. J’adore la tarte chocolat et caramel. J’aime la touche turque de certains de ces desserts d’influence plutôt européenne et américaine.

Bref, j’aime …

Une mention spéciale pour les photos. Je ne suis pas fan de toutes, après l’art, c’est très subjectif, mais j’apprécie l’humour dans le stylisme et certaines photos sont simplement sublimes.

Un bon point pour les quantités qui sont exprimées en cup et spoons, mais aussi en grammes et onces, ainsi que les températures en degrés Fahrenheit et Celsius.

Mon seul point négatif, c’est de ne pas pouvoir tout cuisiner sans prendre au moins 20 kilos.

Trêve de blablas. C’est un livre magnifique, que je vous conseille d’ajouter à votre bibliothèque. Je continuerai à le lire et la cuisiner encore pendant longtemps.

Les recettes que j’ai testées ou que je testerai rapidement:

Le granola de Cenk Sönmezsoy

Chocolate chip cookies (cookies au chocolat de Cenk)

Vanilla bean meltaways (Sablés fondants à la vanille)

Tarte chocolat et caramel au beurre salé

Pain pullman au kéfir

Quiche au confit de tomate et au pesto

Tarte aux pommes

Cheesecake au chocolat

Biscotti à la noix caramélisée

« Watermelon and red birds » de Nicole A. Taylor

Le livre est sous-titré « A cookbook for Juneteenth and black celebrations ». Alors, oui, le livre revendique clairement son « blackitude ». C’est écrit par une black, parle de la culture black américaine, des traditions culinaires black, et surtout du Juneteenth.

Alors, le Juneteenth, qu’est ce que c’est? Pour être franche, avant ce bouquin, je n’en avais jamais entendu parler. Eh bien, c’est la fête de l’Émancipation afro-américaine aux USA. Formée de la contraction de June (juin) et Nineteenth (19ème), cette fête se célèbre le 19 juin, et depuis 2021, c’est même une fête nationale.

Pourquoi le 19 juin? Parce que c’est ce jour-là, en 1865, que le général Granger a annoncé à Gavelston, Texas, que les esclaves afro-américains des états sudistes étaient libres … depuis 2 ans et demi en fait. Dès 1866, des manifestations autour des communautés religieuses ont commencé. Le mouvement s’est ensuite répandu. Aujourd’hui, la plupart des grandes villes célèbrent l’évènement sous forme de rodéos, de fêtes dans les parcs ou des réunions familiales. La page Wikipedia est bien faite, si le sujet vous intéresse, je vous conseille de la lire.

Nicole A. Taylor est afro-américaine originaire de Géorgie, fière de ses racines et de sa culture. Elle est auteur et chroniqueuse culinaire et organise souvent des dîners communautaires. « Watermelon and red birds » est son deuxième livre, après « The Up South Cookbook : Chasing Dixie in a Brooklyn Kitchen » qui date de 2015.

LE LIVRE

Alors le livre est sorti en mai 2022 en anglais aux éditions Simon & Schuster. Il a été imprimé aux USA. Je sais que c’est un grand pays, mais cela fait un bail que je n’ai pas vu un livre français imprimé en France, alors un livre américain imprimé aux USA, je dis bravo. Je ne suis pas pro-américaine à tout prix, mais j’apprécie le fait qu’ils soient fiers de leurs productions. Bon, parfois aussi, ils versent dans le nationalisme forcené. Personne n’est parfait.

On commence par les remerciements (alors que généralement ils se trouvent à la fin), pour enchaîner par la liste des recettes du livre.

Ensuite vient l’avant-propos, et une introduction générale sur Juneteenth, son ambiance, mais également sur les souvenirs de l’auteur de cette célébration au fil des années.

Suit une explication sur comment utiliser le livre, une liste non exhaustive des équipements nécessaires pour fêter Juneteenth, ainsi que sur les ingrédients incontournables, et même une liste des marques utilisées par l’auteur.

Les recettes:

Arrive la section des recettes. Elles sont organisées selon 8 sections: Mélanges d’épices et sauces, boissons rouges, festivals et foires, barbecues, salades diverses, glaces et sorbets, gâteaux, et finalement Juneteenth au quotidien.

Chaque section a son introduction, puis viennent les recettes.

On trouve de temps en temps des apartés sur comment planifier son menu, l’importance du carpe diem ou encore les règles d’or du barbecue.

Le livre se finit sur une double page d’information sur Juneteenth , sur l’index détaillé des recettes, et par une biographie succincte de l’auteur.

MON AVIS:

C’est un livre sur la célébration de la liberté afro-américaine et sur la cuisine qu’on mange lors de cette fête. Pas de plat mijoté, ni de tralalas. C’est une réunion de famille, on fait simple et bon enfant: des grillades, des salades, des beignets, des boissons, des glaces (il fait chaud en juin). Mais ne croyez pas que ce n’est pas pris au sérieux. Bien au contraire! Ces fêtes sont des institutions et les plats sont très gouteux.

Le récit est très afro-américain tant par la façon de parler, on s’adresse à nous comme à un ami à qui on explique, que par le discours. On parle de communautés d’église, comme on le faisait autrefois pour les rassemblements autour d’une paroisse. La famille est importante, la communauté l’est tout autant et Juneteenth sera fêté avec l’une ou l’autre, voire les deux.

Les plus:

J’ai bien aimé la section Gadgets qui m’a fait découvrir des nouveautés: les planches fines en cèdre pour griller les poissons. Ou encore le « corn zipper », une sorte d’éplucheur à épis de maïs.

Niveau langage, c’est assez facilement compréhensible. Des expressions ou des références typiquement américaines émaillent parfois le discours. Et là, à moins d’avoir vécu là-bas, vous n’aurez pas d’autre choix que de chercher sur internet. Je pense par exemple aux « Yeezy baskets », Yeezy étant une marque. J’ai aussi appris que les « juke joints » étaient des tavernes/ cabarets/ débits de boisson. Et je ne connaissais pas non plus la série « Our kind of people » (pour info diffusée en France en 2022 sur Disney+).

Les moins:

Encore une petite difficulté, les mesures sont en cups. Typiquement américain, mais pas toujours fiable. Gardons simplement à l’esprit que quand ce n’est pas précisé, les ingrédients de la cup ne sont pas tassés, mais aérés. C’est particulièrement important pour la farine.

Les photos sont assez présentes même si elles n’illustrent pas chaque recette. Par contre, et là, cela n’engage que moi, elles sont très, trop « jaunes », et ce n’est pas quelque chose que j’aime. Je vous en mets 2 pour exemple:

Dans l’ensemble, cela reste un livre très agréable à lire. Il m’a dévoilé une culture et une gastronomie de la fête de Juneteenth que je ne connaissais pas. Et j’ai noté quelques recettes à tester.

Les recettes que j’ai testées ou que je testerai rapidement:

La gingerbeer (en cours)

Oreilles d’éléphant frites

Nachos au chorizo

Salade de pommes de terre

Sorbet au chocolat

Gâteau fraises et sumac